« La soif de libertés des peuples ne s’est jamais exprimée aussi puissamment, aussi fréquemment et dans autant de lieux qu’aujourd’hui – autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la démocratie », affirme le vice-président de l’Enquête mondiale sur les valeurs (EMV), Christian Welzel 1. Dans toutes les régions du monde, elle figure en bonne place dans les revendications de nombreux mouvements populaires. L’EMV souligne la montée en puissance des valeurs « postmatérialistes » d’émancipation (expression de soi, libertés fondamentales, égalité des chances…) qui tendent à remplacer les valeurs autoritaires (respect de l’ordre établi, attachement aux traditions).
Mais si la liberté est un horizon d’attente largement partagé, sa définition fluctue selon les contextes : « Elle ne signifie pas la même chose dans une démocratie occidentale où les droits fondamentaux sont assurés que dans un pays autoritaire où les urnes sont bourrées », remarque Pierre Bréchon 2.
De la politique…
Dans beaucoup de pays autoritaires, le combat est d’abord politique. Les revendications portent sur des élections libres, la possibilité d’exercer les libertés fondamentales : opinion, expression, réunion, grève… En 2019, la mobilisation massive à Hong Kong contre un projet de loi facilitant l’extradition vers la Chine des personnes recherchées s’inscrit dans ce registre. « Les manifestants demandent à travers la tenue d’élections véritablement démocratiques et la préservation de l’indépendance du pouvoir judiciaire, la défense de la liberté en tant que régime politique », analyse Jean-Philippe Béja 3.