Liberté de la presse, un bilan mondial

Partout dans le monde, la liberté des médias régresse. Pourquoi ? Il existe de nouvelles formes de censure mais aussi d’autocensure.

« La liberté des médias dans le monde est tombée à son plus bas niveau depuis […] 2006. » Voici le constat que dresse le dernier rapport du cabinet de conseil et d’étude The Economist Group 1. Paradoxalement, à l’heure où la communication de masse est favorisée par Internet et les réseaux sociaux, les possibilités d’exprimer librement des opinions variées se restreignent.

Le rapport estime que les médias sont parfaitement libres dans seulement 30 pays sur 167 étudiés, ce qui représente à peine 11 % de la population mondiale. Ces pays se situent principalement en Amérique du Nord (Canada, États-Unis), en Europe du Nord et de l’Ouest (Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne, Portugal, Finlande, Suède, Norvège, Estonie, Lituanie…), en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), ainsi qu’en Amérique latine (Chili, Uruguay…). Les médias classiques (presse écrite, radio, télévision) ou numériques (journaux en ligne, réseaux sociaux) y couvrent une palette variée de sujets et relaient les opinions les plus diverses, même les minoritaires. Les journalistes travaillent en autonomie et indépendamment du pouvoir politique. L’État garantit le libre accès à Internet.

Une quarantaine d’autres pays disposent de médias « partiellement libres », ce qui regroupe 34 % de la population mondiale. On retrouve majoritairement des pays d’Europe de l’Est (Hongrie, Roumanie, Grèce…), d’Amérique du Sud (Mexique, Brésil…), d’Afrique subsaharienne (Mali, Nigeria, Afrique du Sud…) et d’Asie (Inde, Japon, Hong Kong…). Des entraves ponctuelles apparaissent : ingérence de l’État (rachat de titres, pressions sur les journalistes…) ; concentration des médias entre quelques acteurs privés ; censure des points de vue minoritaires ou dissidents ; autocensure de la presse par crainte de représailles…