Un an après avoir signé une Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, une centaine de professionnels de l’information se sont réunis début janvier à la Gaîté lyrique (Paris) afin de donner une nouvelle impulsion à leur démarche. L’occasion d’écouter les recommandations sémantiques de deux spécialistes belges de la cognition, Baptiste Erkes et Gérard Pirotton.
Pour ces deux disciples de George Lakoff, grand penseur de la cognition incarnée, la plupart des journalistes font fausse route quand il s’agit de traiter des questions environnementales. En cause, leur foi dans l’argumentation scientifique. La réflexion consciente ne représente qu’une infime proportion des facultés du cerveau d’un lecteur. Dit autrement, le cerveau fonctionne principalement hors du champ de la conscience. Au-delà de leur sens précis, les mots activent des cadres (frames) qui dirigent la pensée… Ce qu’ont bien compris les ultraconservateurs américains qui ont adapté leur communication en tenant compte de ces réflexions afin de mieux créer l’air du temps, glisse au passage Baptiste Erkes.