Mexico - Imposant phoenix

Mexico, ville plusieurs fois renée de ces cendres, fut édifiée sur les ruines de Tenochtitlan. C’est maintenant une agglomération tertiarisée et fortement tournée vers les Etats-Unis qui émerge des décombres des années 1980.

Il y a peu d’expériences aussi sidérantes qu’un atterrissage nocturne à l’aéroport de Mexico. Situé à quelques encablures du centre de la ville, il oblige les avions à décrire de longs virages au-dessus d’une étendue lumineuse qui semble vouloir avaler toute l’obscurité environnante. La sensation éprouvée par les milliers de passagers qui arrivent quotidiennement des Etats-Unis, d’Europe ou d’Asie doit s’apparenter, se dit-on, au moins en intensité à celle d’Hernán Cortés et de sa troupe de conquistadores, lorsqu’ils descendirent vers Tenochtitlan, la capitale de l’empire aztèque, alors la plus grande ville du monde. Edifiée sur les ruines de la cité, Mexico sait de qui tenir son gigantisme. Avec ses 20 millions d’habitants, elle est aujourd’hui la deuxième métropole la plus peuplée au monde, derrière Tokyo. Seuls 55 des 228 pays que compte la planète comptent plus d’habitants. Et ils sont 28 seulement à dépasser les 240 milliards de dollars que compte le PIB de la ville.

 

Années 1980, la décennie noire

Si elle plonge ses racines dans le monde précolombien, si elle fut ensuite la riche et brillante capitale de la Nouvelle-Espagne, Mexico est résolument une ville du XXe siècle. C’est pendant cette période que sa population a crû de manière exponentielle, passant de 345 000 habitants en 1900 à presque 20 millions en l’an 2000. A l’origine de cet essor explosif, la stratégie d’industrialisation menée dans le pays à partir des années 1940, qui s’est traduite par une forte concentration d’infrastructures et d’équipements dans la capitale. En 1980, celle-ci ne produisait pas moins de la moitié des biens manufacturiers du pays, généralement destinés au marché intérieur.