Mieux vaut grandir dans une petite famille

On imagine souvent que grandir avec de nombreux frères et sœurs permet de multiplier les jeux, les échanges et les occasions d’apprendre et de se développer. Une étude récente, menée par trois économistes américains, compile les données longitudinales de vingt-six années de recherches sur le sujet aux États-Unis, et elle va à l’encontre de cette idée. Selon les chercheurs, plus la famille s’agrandit, moins les parents s’investissent auprès de chacun des enfants, au détriment d’un certain nombre d’apprentissages.

Ainsi, l’investissement parental pour chaque aîné se réduit de 3 % quand naît un deuxième enfant, idem pour le cadet quand naît un troisième enfant, et pour chaque enfant supplémentaire. Cet investissement recouvre aussi bien le nombre de livres que reçoit chacun des enfants, les signes d’affection, les repas passés ensemble ou le plus généralement le temps consacré à chacun d’entre eux. Par ailleurs, après chaque naissance, on observe une baisse dans la réussite aux tests cognitifs effectués sur chaque enfant précédent (surtout s’il s’agit d’une fille) ainsi qu’une augmentation des problèmes de comportement (surtout s’il s’agit d’un garçon). Enfin, les enfants nés dans des familles nombreuses auraient globalement, toutes choses égales par ailleurs, plus de difficultés dans leur vie d’adulte. Ces résultats interrogent, selon les auteurs, les politiques publiques en faveur des familles aux États-Unis…

 

Chinhui Juhn,Yona Rubinstein, Andrew Zuppann, « The quantity-quality trade-off and the formation of cognitive and non-cognitive skills », NBER, Working Paper, n° 21824, décembre 2015.

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