216 millions de déplacés internes ! Un chiffre évitable
Le nouveau rapport Groundswell (Banque mondiale, 2021) propose une modélisation de six régions du monde en fonction de trois scénarios de lutte contre le dérèglement climatique, du plus pessimiste au plus optimiste. Selon le modèle retenu, les projections passent de 216 à 44 millions de personnes contraintes de migrer à l’intérieur de leur propre pays. Pour privilégier cette dernière hypothèse, le rapport stipule que les pays doivent dès maintenant commencer « à réduire les gaz à effet de serre, à combler les écarts de développement, à restaurer les écosystèmes vitaux et à aider les gens à s’adapter ».
Une autre étude de la Convention des Nations unies, sur la lutte contre la désertification, montre que, par rapport à la période 2000-2015, le nombre de migrants 1 pourrait augmenter d’environ 22 millions en Afrique, 12 millions en Amérique du Sud et 10 millions en Asie d’ici 2059, uniquement à cause de la sécheresse. Enfin, une modélisation de l’Onu prévoit une augmentation de la migration liée à l’élévation du niveau de la mer aux États-Unis et au Bangladesh, d’ici à 2100, tandis que certains chercheurs soulignent que la hausse des températures entraînerait une augmentation du nombre de réfugiés dans l’Union européenne.
Des migrants toujours plus nombreux
Selon un rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM) de 2010, les migrants quittant leur pays à la recherche d’un emploi et de meilleures conditions de vie pourraient atteindre les 400 millions en 2050.
Pour rappel, le nombre de migrants dans le monde était d'environ 281 millions en 2020 (dont 48 % de femmes), 230 millions en 2010, 153 millions en 1990 et un peu moins de 100 millions dans les années 1970. En 2020, un rapport de l’Onu précisait que « certaines personnes se déplacent pour trouver un travail ou d'autres perspectives économiques, pour rejoindre leur famille ou pour étudier. D’autres se déplacent pour fuir un conflit, des persécutions, le terrorisme ou des violations des droits humains. D’autres encore n’ont d’autre choix que de se déplacer face aux conséquences des changements climatiques, aux catastrophes naturelles ou à d’autres facteurs environnementaux. »
À LIRE
- « État de la migration dans le monde 2022 »
Marie McAuliffe et Anna Triandafyllidou (dir.), Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2022. - « Groundswell II - Agir face aux migrations climatiques internes »
Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mondiale, 2021.
