Néokeynésiens : l'État réhabilité ?

Après une forte domination dans les années 80, les thèses libérales pourraient bien céder du terrain dans les milieux scientifiques, comme en matière de politique économique. Les keynésiens sont aujourd'hui de retour, avec des arguments nouveaux en faveur de l'intervention de l'Etat.

Le keynésianisme a été le grand courant dominant parmi les économistes, dans les années 60. Sur le plan théorique, les idées de John Maynard Keynes (1883-1946) reposaient sur des principes simples. D'abord, le marché est source de déséquilibres : chômage, surproduction, krach (La Théorie générale de Keynes est écrite au début des années 30, pendant la grande crise). Ensuite, l'Etat peut et doit intervenir dans le circuit économique pour réamorcer la pompe de la consommation et de la production.

Sous une forme figée et caricaturale cette analyse servira de fondement à ce que l'on a nommé le « keynésianisme hydraulique » pratiqué par les gouvernements dans les années 60/70. Le circuit économique est vu comme une grande machine dont l'Etat est le pilote. Il peut agir en manipulant certains leviers (politiques budgétaire ou monétaire) pour relancer la machine quand elle est en baisse de régime.

Le retour des néokeynésiens

Mais dans les années 70, la « machine » se dérègle durablement. La crise qui se prolonge dans les années 80 (inflation, chômage, déficits publics, faible croissance) entraîne avec elle le déclin du keynésianisme. Sur le plan des théories, le keynésianisme subit les assauts du libéralisme (monétarisme, nouvelles économies classiques, etc.).