Neutriser (la langue et plus)

Mettons-nous à la place d’une actrice à laquelle on demanderait de lire à voix haute ce petit dialogue :

Alice : « Bise, Morgane, comment vas-tu ? »

Morgane : « Oh la la, ma pauvre, mes collaborateurs.trices sont si paresseux.euses que j’ai bien peur de perdre des clients.tes. Une catastrophe ! »

L’actrice lève les yeux : « Euh, ça, je le dis comment ? »

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Il faut bien l’avouer : même s’il existe déjà des livres et des revues imprimés en français dit inclusif, faire monter le point médian sur les planches et à l’écran ne sera pas facile. Les détracteurs de cette invention s’en frottent les mains, et clament que le fameux masculin-neutre français a encore de beaux jours devant lui. Mais rien n’est moins sûr, car une belle palette de nouveaux pronoms et articles bisexués a vu le jour : iel ou ille (pour il-elle), iels ou elleux (pour ils-elles), celleux (pour ceux- celles), lae (pour la-le). Le dictionnaire Robert en a pris acte : il a déjà opté pour « iel ».