Où travaillent les psychologues ?

Parmi les domaines traditionnels d'intervention des psychologues, il y a donc la santé, l'enseignement et la recherche, l'école et le travail. Mais un psychologue peut aussi exercer en libéral ou comme consultant... ou encore explorer de nouvelles voies.

La santé et le médico-social

- Les hôpitaux psychiatriques, d'adultes et d'enfants. Le travail qu'y effectuent les psychologues dépend de la conception qu'en a le chef de service, sous l'autorité duquel ils sont placés. Le professeur Edouard Zarifian, chef du service de psychiatrie du CHU de Caen, estime qu'il y a trois grands cas : « Il y a les services où le psychiatre considère qu'il a "son psychologue", comme il a "ses infirmiers" pour faire à la demande un test de QI ou un Rorschach. Les psychologues font là de pauvres carrières, comme "testeurs de service".Deuxième cas de figure : le chef de service se disperse tellement en expertises, congrès, etc., qu'il y a vacance du pouvoir - et le psychologue occupe de fait cette place. Troisième situation : chacun occupe sa place, et laisse l'autre en faire autant. Ainsi, dans mon service, il y a des psychologues qui mènent des traitements, par la psychanalyse ou par la thérapie familiale, sans que je les supervise : je n'ai pas leur compétence ; et ils aident aussi à dénouer les crises institutionnelles. Une précision : dans les services de pédo-psychiatrie, le rôle des psychologues est reconnu depuis plus longtemps et il est beaucoup plus important, à l'égard tant des familles que des enfants et des soignants. Mais il serait impensable, en France, de trouver dans les hôpitaux ce que j'ai vu aux Etats-Unis : des psychologues, titulaires d'un doctorat, qui étaient chefs de service avaient des psychiatres sous leurs ordres ! »

- Les hôpitaux généraux. On y trouve des psychologues dans les services où l'on est confronté à la mort : en cancérologie, dans les services de soins palliatifs... Dans les pays scandinaves, en Grande-Bretagne, la présence d'un psychologue est obligatoire dans tous les services de médecine.

- Le secteur médico-social. Il regroupe les psychologues intervenant dans des institutions qui s'occupent d'inadaptés, au sens large : enfants et adolescents handicapés, déficients intellectuels dans les IMP (instituts médico-pédagodégique) et IMPro (instituts médico-profesionnels) ; handicapés sensoriels, infirmes cérébraux, caractériels, etc., dans les instituts de rééducation) ; souffrant de problèmes scolaires et/ou psychologiques dans les CMPP (centres médico-psycho-pédagogiques) ; devant être placés pour des raisons sociales dans les établissements de l'Aide sociale à l'enfance. S'y ajoutent les psychologues qui interviennent dans les crèches, les consultations de PMI (protection maternelle et infantile).

Le travail avec des adultes en difficulté existe également : RMIstes, handicapés accueillis dans les centres d'aide par le travail (CAT), femmes battues, personnes âgées...

Ces psychologues ont pour employeur soit une collectivité territoriale, soit une association. Leur principale difficulté, outre la modicité des salaires et la fréquence des contrats précaires ou à temps partiel, c'est qu'ils travaillent généralement en institution, en équipe avec des gens qui n'ont pas la même formation ni, parfois, les mêmes conceptions qu'eux ; ils ont quelquefois pour supérieur hiérarchique quelqu'un qui ne connaît rien à leur métier.

Le monde du travail

Les psychologues interviennent dans le recrutement pour effectuer des bilans de compétence, des suivis de salariés, des interventions dans des services où règne une atmosphère conflictuelle, des sessions de formation à la relation, etc. Ils peuvent être embauchés directement dans l'entreprise, mais souvent, ils opèrent dans des cabinets de recrutement ou de ressources humaines.

La caractéristique commune aux psychologues du travail, c'est de ne pas porter ce titre (à de rares exceptions près : AFPA, SNCF, RATP) : ils sont appelés « chargés de recrutement », « chargés des ressources humaines » - et on leur préfère parfois des diplômés de grandes écoles. Leur problème, c'est de parvenir à faire apprécier leurs compétences spécifiques, et à faire respecter la déontologie de leur métier.

L'école, l'orientation

C'est dans ce domaine que l'on trouve le plus d'emplois stables et bien rémunérés.

Les psychologues scolaires sont recrutés parmi les enseignants et ont une formation, un statut spécifiques (voir p. 74). En revanche, les psychologues de l'éducation qui exercent dans l'enseignement privé catholique sont des psychologues comme les autres, titulaires d'un DESS ou d'un DEA.

Les conseillers d'orientation-psychologues ont également un recrutement et une formation spécifiques (voir p. 74).

L'enseignement, la recherche, la formation

La psychologie est enseignée à l'université par des professeurs qui sont soumis aux mêmes exigences de diplômes, et de recrutement, que leurs collègues des autres disciplines (voir le témoignage de Michèle Carlier, p. 68).

On peut également faire de la recherche sans enseigner. La voie royale, c'est le CNRS (mais il y en a d'autres).