La psychologie n'avait pas d'histoire. Du moins pas en France, si on excepte le « Que sais-je ? » de Maurice Reuchlin, dont la première édition date de 1957. Cette situation était en net décalage par rapport à la psychanalyse et à la psychiatrie où les études historiques sont actives depuis de nombreuses années.
Mais les choses sont en train de changer depuis que quelques chercheurs ont entrepris de fouiller et reconstituer l'histoire de la discipline.
Et ce retour sur le passé a mis à mal quelques mythes. La légende des origines nous racontait qu'au milieu du XIXe siècle, la discipline se serait constituée en science autonome en s'arrachant de la gangue philosophique. Dans le sillage de la physiologie, quelques pères fondateurs ? Gustav Feschner, Wilhelm Wundt, William James ? se seraient détournés de la spéculation philosophique pour imposer l'expérience de laboratoire et les faits objectifs comme critères absolus d'une psychologie devenue « scientifique et expérimentale ».