Lentement, inexorablement, le tiers-monde est en train de disparaître. Lorsqu’en 1952, le démographe et sociologue français Alfred Sauvy analyse la naissance de ce « tiers-monde », il désigne alors ce nouvel espace mondial issu de la décolonisation où un groupe de pays cherche à s’émanciper de l’aliénation coloniale occidentale. Peu à peu, les pays du tiers-monde ont pris des trajectoires si différentes que Sauvy lui-même proposa en 1989 de ne plus se servir de la notion : « Elle fait oublier la diversité croissante des cas. »
Diversité qui peut aujourd’hui se voir dans l’éclatement des situations au Sud entre les PMA (pays les moins avancés), les Grands Emergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) et ceux du G20. Certes l’arc des crises entre la République démocratique du Congo et le Pakistan continue à concentrer l’essentiel des 50 PMA de la planète, mais l’émergence de quatre BRIC et plus largement des pays du G20 a changé radicalement la donne.
Du tiers-monde au pays émergents
Créé en 1999 à la suite des crises monétaires en chaîne des années 1990 (Mexique, Brésil, pays du Sud-Est asiatique), le G20 rassemble 19 pays plus l’Union européenne (les membres du G8, l’Union européenne, ainsi que l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique et la Turquie). Comme on l’a vu à Séoul en novembre 2010, le G20 a remplacé le G8 comme lieu des débats sur la régulation financière mondiale lors du sommet de Pittsburgh de septembre 2009. Mais son rôle s’affirme désormais bien au-delà des questions économiques et financières.