Philosophie des jeux vidéo

Philosophie des jeux vidéo
. Mathieu Triclot,
 Zones, 2011, 252 p., 19 €.

« Qu’est-ce qu’un jeu vidéo ? », demande Socrate à Mario. Cette rencontre entre le philosophe athénien et le personnage du jeu vidéo culte Mario Bros inaugure un rapprochement a priori improbable. Quoi, une philosophie du jeu vidéo ? Pour qui s’en étonnerait, on aura beau jeu de rappeler que Theodor Adorno ou Walter Benjamin se penchaient en leur temps sur le cinéma, une industrie culturelle naissante qu’ils concevaient comme emblématique de leur époque. Rappeler aussi que le jeu vidéo est devenu un objet d’étude à part entière, sous la houlette notamment des game studies.

Qu’est-ce qu’un jeu vidéo, donc ? Pour Mathieu Triclot, c’est avant tout une expérience, qui combine de manière inédite les attributs éternels du jeu qu’avait identifié Roger Caillois : vertige, compétition, calcul, hasard… Une expérience qui se distingue de celle du cinéma, non pas parce qu’elle serait plus immersive ou plus réaliste, mais parce qu’elle substitue au regard une action, la possibilité d’expérimenter une réalité virtuelle.