Nos sociétés occidentales, selon le sociologue Hartmut Rosa, évoluent dans le cadre de la postmodernité ou modernité tardive, qui se construit sur une accélération perpétuelle du monde. Pour mener une vie bonne, il faut augmenter sans cesse le champ des possibles et donc tuer l’ennui, occuper chaque instant de nos vies par une activité ou ne rien faire qu’à des moments choisis. La maîtrise de l’emploi du temps efface les parenthèses suspendues dans le fil de la vie des individus. Or, la modernité ne parvient pas à nous rendre la totalité du monde disponible. Sa promesse est un échec, car certaines choses demeurent dans l’indisponibilité du monde.