Quand le langage défaille

Les troubles du langage n’ont pas nécessairement une origine psychologique. Ils peuvent être liés à un problème neurologique ou encore à une surdité.

Après avoir dit ses premiers mots vers 14-16 mois (papa/maman…) 1, l’enfant se lance véritablement dans la conversation aux alentours de 30-36 mois. Certes, il persiste bien quelques maladresses de prononciation (« une fieur, du cravail »…) ou de construction de phrases (« il m’a prendu mon doudou »), mais l’essentiel est là : notre bout-de-chou parle (tout seul, avec nous, avec ses petits copains), raconte, questionne, donne son avis, argumente, conteste… Lorsque ce scénario prend du retard ou ne suit pas ce script, l’inquiétude s’installe. Est-il justifié de s’inquiéter ? À qui demander conseil ? Que faire ?

Les réponses à ces questions ont beaucoup évolué. Jusque dans les années 1980, tous les enfants en délicatesse avec le langage étaient référés en pédopsychiatrie, et la psychanalyse était alors la seule approche disponible. C’est plus récemment (années 1990-2000), que les progrès des neurosciences ont révélé une autre histoire du langage humain 2. On sait maintenant que les bébés sont « équipés », dès avant leur naissance, de réseaux de neurones spécifiquement dédiés au langage 3, sortes de petites « boîtes à outils » cérébrales qui vont leur permettre d’emblée de s’emparer de leur(s) langue(s) maternelle(s).

Le problème le plus bénin est lié à un retard de parole : l’enfant commence à parler tard et déforme beaucoup les mots. Lorsqu’il aura acquis une habileté motrice suffisante de la sphère bucco-phonatoire, il parlera. Il peut persister quelques petites difficultés de prononciation, bénignes jusque vers 5 ans. De façon tout à fait exceptionnelle, d’importantes difficultés de parole persistent, révélant alors une pathologie de la motricité des voies de la parole (dysarthrie, dyspraxie verbale).