Quatre penseurs de la démocratie

John Locke (1632-1704), le père du libéralisme politique

Médecin et philosophe anglais, John Locke est l’auteur des Deux traités du gouvernement civil (1690). Les deux ouvrages réunissent les idées fondatrices du libéralisme politique. Locke affirme la nécessité d’une limitation stricte des pouvoirs d’État. Il est le premier à énoncer les trois grands principes du libéralisme politique. L’homme possède des droits naturels inaliénables (liberté, propriété, sécurité) qu’aucun pouvoir ne peut confisquer. Les instances qui gouvernent ont un pouvoir limité. La délégation de souveraineté qui leur est attribuée est provisoire et non pas définitive. Locke fixe également certains traits essentiels de la conception moderne de l’État : le respect de la loi est une garantie fondamentale de la protection des droits et s’applique aussi au législateur. Enfin, il met en forme le principe du gouvernement représentatif cher aux adversaires de l’absolutisme.

Né aristocrate, l’auteur de et de croit plus en une société dirigée par des gens éclairés qu’à la démocratie elle-même. Comme le philosophe Stuart Mill, il considère que l’élection au suffrage universel produit la tyrannie de la majorité. Pourtant, il reste un observateur fin des mécanismes de la démocratie. Il lie l’existence de la démocratie à l’égalité des droits civils et civiques. Il est l’un des premiers penseurs à souligner le rôle des partis et des « corps intermédiaires » dans le fonctionnement de la démocratie, nationale et locale. Il décèle certains écueils tels que le , qui privilégie au détriment de la liberté, ou bien la tyrannie de la majorité qui reste une question non résolue dans nombre de démocraties aujourd’hui.