Paris, été 2050. Aucune voiture ne circule en centre-ville, de hauts peupliers côtoient micocouliers et oliviers dans des zones naturelles où chantent les cigales, des potagers recouvrent une partie des Champs-Élysées. La « ville lumière » s’est transformée en « ville nature » grâce aux dispositifs d’adaptation déployés pour lutter contre le dérèglement climatique. La température, lourde, reste supportable, en deçà des 50°C enregistrés en 2035, et la multitude de fontaines et de canaux qui parcourent la ville contribue à son rafraîchissement, au grand bonheur des passants. Imaginée par le polytechnicien Franck Lirzin, cette « écotopie » conclut son livre Paris face au changement climatique 1.
« Faire peur aux gens en décrivant des dystopies ne sert à rien, il est préférable de rendre désirable la ville adaptée », explique F. Lirzin. Son Paris de 2050 est devenu neutre en carbone. Enrichir les façades de brise-soleil, de vitrages réflexifs, blanchir les toits en zinc ou les remplacer par des toits en tuile, végétaliser l’espace urbain, utiliser l’eau de la ville pour ses capacités de thermorégulation, c’est possible. Des mesures parmi d’autres qui permettraient de lutter contre les îlots de chaleur urbains, ces portions urbaines où la chaleur stagne et provoque une élévation persistante de la température. « Techniquement, on sait faire, mais l’enjeu est politique : sommes-nous prêts à nous lancer ? », s’interroge-t-il, remarquant que « cet été à Paris, la température a pu atteindre 55°C au niveau du bitume, soit 50°C à hauteur d’enfant ».