Qui sont les bipolaires ?

Tantôt abattu, tantôt surexcité… Simples sautes d’humeur ou réelle pathologie ? Quelle différence entre la cyclothymie et un trouble bipolaire ?

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Depuis plus d’une décennie, la bipolarité est sur la sellette. Nombre d’experts scientifiques relayés par les médias vont même jusqu’à suggérer qu’il s’agit d’un « phénomène de mode » : toute personne présentant des variations d’humeur, des moments d’euphorie, des traits de caractère exubérants et excessifs, serait étiquetée de « bipolaire ».

La forme typique de bipolarité se manifeste de manière épisodique avec des accès maniaques francs où la personne se montre exubérante et hyperactive, alternés avec des épisodes dépressifs*. En opposition, le trouble unipolaire est défini par une récurrence des dépressions sans épisode maniaque*. On parle d’épisode maniaque quand les symptômes (humeur exaltée, hyperactivité, idées de grandeur…) durent au moins une semaine ou quand l’épisode nécessite une hospitalisation. La présence d’un ou de plusieurs épisodes maniaques est la signature du « trouble bipolaire type 1 ».

Une autre forme de bipolarité se distingue par des épisodes de manie atténués ou « hypomanie* » associés aux épisodes dépressifs. On parle de trouble « bipolaire type 2 ». Ici, les phases de haut sont moins intenses, peuvent durer seulement quatre jours, et leur sévérité n’est pas suffisante pour altérer le fonctionnement ou nécessiter une hospitalisation. Cela dit, il importe de repérer les aspects pathologiques de l’hypomanie, qui se distinguent des états d’exaltation et d’hyperactivité que tout un chacun peut connaître. Ce qui caractérise l’hypomanie est par exemple le caractère cyclique ou récurrent de l’humeur euphorique (la joie normale ne l’est jamais). C’est aussi le fait de passer brutalement d’un état à l’état opposé (d’une frénésie à l’apathie ou de l’exaltation à la tristesse profonde). Une instabilité relationnelle (trop de conflits, séparation brutale, relation extraconjugale), des problèmes financiers (dépenses excessives, projets irréalistes) ou encore l’inquiétude de l’entourage sont aussi des signes qui doivent alerter.