Le rapport Bronner propose une trentaine de recommandations. Quel est son apport essentiel ?
Il aborde deux éléments trop souvent mis de côté dans les réglementations nationales ou internationales qui essaient de réguler la diffusion des fausses informations : le rôle du design des plateformes de réseaux sociaux, mais aussi la responsabilité des programmations publicitaires. Aujourd’hui, le modèle économique des plateformes est pensé pour que les internautes passent un maximum de temps sur une page, afin de l’exposer à un maximum de publicités : ce mécanisme pousse à promouvoir les contenus qui attirent le plus, en l’occurrence où la colère et l’indignation sont la norme, et qui sont souvent des véhicules de désinformation. La mission suggère que le design soit repensé pour limiter ces effets négatifs. Sur le second point, la mission préconise une meilleure traçabilité des programmations publicitaires, pour que les annonceurs puissent avoir une meilleure visibilité des pages et chaînes où sont hébergées leurs publicités. Enfin, le rapport Bronner recommande de responsabiliser les influenceurs du Net, ce qui est très intéressant. Jusqu'à maintenant, les personnes les plus suivies avaient moins de contraintes que les utilisateurs lambda, ce qui augmentait le risque d’une propagation de grande ampleur de fausses informations. Exiger plus de responsabilité des personnes les plus influentes est une très bonne idée !