La crise financière a réveillé le besoin d’État, et pourtant la confiance des citoyens envers l’État n’a jamais été aussi faible. Pour les auteurs de l’ouvrage, le paradoxe est né d’une double impasse : les solutions keynésiennes de relance par la demande ne sont plus adaptées, pas plus que celles, néolibérales, de stimulation par une baisse de la fiscalité et du coût du crédit. La mondialisation accélère l’innovation mais elle engendre aussi une compétition féroce qui exige une présence renouvelée de l’État. Comment alors repenser son rôle ? On attendrait des auteurs des propositions novatrices, mais elles se révèlent très proches de celles avancées par les sociaux-démocrates avant la crise : citant de nombreuses études et comparaisons internationales, ils mettent l’accent sur l’éducation, la recherche, l’immigration, la flexisécurité en matière d’emploi, des politiques industrielles ciblées sur les secteurs d’innovation et une réforme de la fiscalité. L’État doit donc dépenser plus : une solution social-démocrate loin d’être inattendue.
Repenser l'État
Repenser l’État
. pour une
social-démocratie de l’innovation
. Philippe Aghion et Alexandra Roulet
, Seuil, 2011,
120 p., 11,50 €.