Retrouver un emploi après 55 ans, une gageure

C’est un fait malheureusement connu : les employeurs sont particulièrement frileux à l’idée d’engager des « seniors ». Résultat : nous sommes l’un des pays industrialisés qui connaît le taux d’activité des plus de 55 ans le plus faible (moins de 70 %), surtout pour les hommes. Certes, les différentes réformes des retraites ont permis de rallonger ce taux, mais il reste malgré tout très inférieur à celui de nos principaux partenaires commerciaux. De plus, avec entre autres la fin des dispenses de recherche d’emplois, le taux de chômage (6,4 % en 2011) des plus de 55 ans a fortement augmenté ces dernières années. Au total, en 2011, 1,4 million de personnes, soit 36 % des 55 à 59 ans, n’ont pas d’emploi, dont les deux tiers souhaitent travailler. Parmi eux, près des deux tiers sont d’anciens ouvriers ou employés, catégories qui, déjà, connaissent pour les autres tranches d’âge un taux de chômage supérieur à la moyenne. Passé 55 ans, le chômage devient-il une fatalité ? Non, mais… presque. En effet, lorsque l’âge augmente, les retours à l’emploi sont de plus en plus difficiles : alors qu’à 30 ans, 25 % des personnes sans emploi (« chômeuses » ou « inactives ») ont retrouvé un emploi un an après, à 55 ans elles ne sont plus que 11 %. Bonne nouvelle, par contre : depuis 2008, leur taux de retour à l’emploi a augmenté de 3 points. Il reste faible, certes, mais il progresse. Par contre, quand retour à l’emploi il y a, il n’est majoritairement qu’à temps partiel, et en contrat précaire.