Depuis février 2008, le nombre de chômeurs de 50 ans et plus a été multiplié par 1,6, une progression deux fois plus rapide que pour l’ensemble des chômeurs. Pourtant, de nombreuses mesures ont été prises, surtout depuis 2003, pour inverser la tendance à la sortie précoce et évoluer vers un marché du travail plus « inclusif 1 » à l’égard des travailleurs plus âgés : quasi-extinction des préretraites publiques et coût plus élevé des préretraites d’entreprise, relèvement de l’âge de mise à la retraite par l’employeur, réduction de la durée d’indemnisation des chômeurs âgés et fins de la dispense de recherche d’emploi, développement des incitations en direction des employeurs pour favoriser le maintien dans l’emploi et le recrutement des salariés âgés.
Ce véritable basculement du cadre institutionnel a modifié les comportements des employeurs et des salariés, mais les transformations sont à la fois très diversement opérées, incomplètes et en partie invisibles. Les cessations d’activité sont en effet plus tardives mais le relèvement des âges seuils de retraite et de la durée d’assurance requise produit ses effets progressivement. Le taux d’emploi des 55-64 ans a augmenté (même au cours de la récession actuelle).
Des stéréotypes tenaces
Avec la fin des préretraites publiques, les seniors qui perdent leur emploi sont désormais des chômeurs comme les autres, de plus en plus nombreux. Ils ont toujours de grandes difficultés à retrouver un emploi (encadré ci-dessous).