Si tu veux changer de vie, viens à Joigny !

Avis aux amateurs : la Maison commune des transitionneurs de Joigny, dans l’Yonne, accueille à l’essai les candidats à l’installation. Longtemps en déclin, la cité icaunaise est en passe de devenir « the place to be » des Parisiens en quête de sobriété.

La terrasse ombragée du café-brocante La Station au cœur du quartier historique Saint-André, est mignonne à croquer. Au milieu des touristes qui profitent du week-end de l’Ascension pour découvrir les églises et le château des Gondi ou les maisons à pans de bois, nichés dans le lacis de ruelles tortueuses, des habitués venus en voisins échangent les dernières nouvelles avec Laïd Haidoussi, le patron. Ici, le wifi fourni par la Société coopérative d’aménagement numérique icaunaise (Scani) est local. Bienvenue à Joigny (10 000 habitants), nouvel eldorado des « transitionneurs » !

Françoise Purnode, attablée en famille, a la mine réjouie de ceux qui ont repris leur souffle. Cette artiste belge, débarquée en janvier 2022 avec mari et enfants, fait partie des néo-Joviniens, boutés hors de Paris par le covid. « J’en avais marre du béton, mon corps me disait “stop”, mais il y avait toujours une bonne raison de rester, raconte la quadragénaire avec fougue. Pendant le confinement, on s’est réfugiés dans l’Oise. Et je me suis dit : “cette vie-là me va !” » Au début, sa petite famille n’était pas enchantée par l'idée de se mettre au vert. Mila, 10 ans, et Till, 11 ans, hochent la tête. Mais muée par un « besoin irrépressible de campagne », Françoise s’est mise en quête, avec un couple d’amis, d’un corps de ferme à transformer en habitat participatif, avant d’opter pour un projet plus familial. Quand elle a vu passer, via les réseaux sociaux, l’offre de location pour la Maison commune des transitionneurs (MCT1) de Joigny, elle a sauté sur l'occasion : « J’ai visité la maison et j’ai dit, “je viens” !  »  

Trois mois plus tard, Françoise, Hanno et leurs enfants posaient leurs valises. « On s’est tout de suite sentis chez nous », confie Françoise, embrassant du regard la salle de séjour décorée de meubles et d’objets chinés avec goût. La maison de ville n’a pas de jardin, mais un accès au Jardin d’en bas : un verger collectif où Françoise a planté l’année dernière ses premières courgettes. C’est aussi une des parcelles de la future Ceinture mosaïque verte qu'un groupe de citoyens engagés, constitué notamment des propriétaires de la MCT1 – la journaliste environnement Laure Noualhat et de son ami l’éditeur sonore Patrick Frémeaux – tricote progressivement autour de Joigny avec le soutien de la mairie.