Sociologies du quotidien

L'école de Chicago

Hobo, sillonner l'Amérique

On désigne sous le nom d'Ecole de Chicago l'un des courants les plus productifs de la sociologie américaine, du début du siècle aux années 30. Dans une ville en pleine explosion démographique en raison de l'arrivée massive d'immigrants, ces chercheurs étudient la vie quotidienne des gens, chez eux, dans la rue, ou dans les bars, en s'intéressant notamment à la manière dont l'individu interprète son vécu personnel et ses relations avec l'environnement humain. Les méthodes employées sont essentiellement l'entretien personnel, l'utilisation de récits autobiographiques, et « l'observation participante », au cours de laquelle le chercheur vit avec les membres de la société qu'il étudie, pour mieux comprendre les raisons de leurs actions. Par exemple, un ouvrage phare de ce courant, Le Hobo, sociologie du sans-abri, décrit la vie de ces hommes à tout faire qui sillonnent les Etats-Unis en quête de travaux saisonniers : construction de routes et d'immeubles, déboisement, percement de tunnels, etc. L'auteur, Nels Anderson, qui a lui-même connu cette vie, décrit cette microsociété avec ses petits trafics, ses espérances et ses règles de vie. Il est, par exemple, interdit de faire du feu la nuit dans les camps exposés aux rafles de la police. A partir de 1935, l'Ecole de Chicago subira un net déclin en raison d'approches sociologiques plus quantitatives.

Analyse institutionnelle

Ordre et désordre dans la classe

La vie quotidienne évolue sans cesse entre l'ordre et le désordre, la création et la reproduction, la nouveauté et la routine, la règle et la déviance.

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Ainsi, dans une classe d'école, les règles qui définissent les conduites du groupe (règlement intérieur, normes sociales), sont en permanence perturbées par le chahut, la contestation, le désordre des élèves. Au fil du temps, ce qui était autrefois la norme (se lever quand le professeur entre dans la classe, se taire, travailler seul, etc.) a perdu de son caractère impératif (le professeur se contente de rappeler «si vous parlez, faites le doucement»).