Qu’il est loin le temps des « Famille, je vous hais » d’André Gide… En quarante ans, les valeurs n’ont cessé de converger et les écarts entre générations de se réduire. Aujourd’hui, la majorité des 18-30 ans plébiscite le cocon familial, dont elle fait le premier ingrédient d’une vie réussie. Comme leurs aînés, ces « jeunes » aiment le travail ou l’autorité. Comme eux, ils sont angoissés par les attentats, le changement climatique et bien sûr le covid. À peine 1 jeune sur 5 (19 %) se dit « très heureux », contre 34 % en 1978. Si collectivement, ces jeunes, plus pragmatiques qu’idéalistes, doutent pour l’avenir de la France, à titre individuel, ils restent beaucoup plus confiants que l’ensemble des Français 1, expliquent Jérôme Dabi et Stewart Chau dans La Fracture (Les Arènes, 2021).
Le clivage avec les aînés porte davantage sur la vision globale de la société. Nés avec Internet, les 18-30 ans ont, contrairement à leurs parents, une image majoritairement positive de la mondialisation. Une forme d’ouverture au monde, qui explique sans doute leur plus grande tolérance à l’égard de l’immigration ou du droit d’asile…