Téhéran - La percée diplomatique

L’Iran a surfé sur l’échec de la politique étrangère de l’administration Bush pour s’affirmer en tant que puissance régionale. Les nouvelles orientations se définissent en toute opacité entre les différents lieux de pouvoir de la ville.

Téhéran est devenue la capitale de l’Iran moderne à l’initiative de la dynastie qajar, à l’extrême fin du xviiie siècle. La ville s’est modernisée selon les standards occidentaux très progressivement, au fur et à mesure de la centralisation et de la bureaucratisation de l’Etat. Aujourd’hui encore, l’agglomération reste tributaire de l’urbanisme d’inspiration californienne que Mohammad Reza shah mit en œuvre à la faveur du boom pétrolier. La République islamique, née de la révolution de 1979, n’a pas remis en cause le statut de capitale de Téhéran, au profit par exemple de la ville sainte de Qom, haut lieu de l’enseignement théologique chiite situé à 135 km au sud.

La géographie du pouvoir politique est concentrée dans un triangle qui s’étend du centre, au nord et à l’est de la capitale. L’administration du Guide de la révolution, les principaux ministères, les ambassades européennes sont restées dans le centre historique. Le Parlement a réintégré le bâtiment du Majles de la révolution constitutionnelle de 1906, à Bahrestan, après que celui-ci eut été restauré en 2001. Les gardiens de la révolution se sont installés dans le centre nord, près du lieu de la grande prière (mosalla) et l’armée régulière a préservé son énorme patrimoine foncier et immobilier, notamment dans le nord et l’est. Installée dans le centre, la présidence de la République avec à sa tête Mahmoud Ahmadinejad occupe le palais du Premier ministre du temps de la monarchie. Le Guide de la révolution, Ali Khamenei, habiterait lui dans un jardin de Niyavaran, au nord.