En ce qui concerne Dieu, la première question à se poser n’est pas de savoir s’il faut ou non y croire. La priorité est de déterminer ce que représente ce mot. Or, pour Peter Steinberger, Dieu est une notion impossible à penser, un peu comme serait celle de cercle carré. Dieu ne serait donc pas un vrai concept. Même s’il est possible d’en parler, on ne dirait rien de précis lorsqu’on l’évoque. P. Steinberger renvoie donc dos à dos les croyants, les athées et les agnostiques qui prennent position vis-à-vis de ce qui serait une « impossibilité conceptuelle ». Si Dieu est un mot vide de sens, il serait en effet tout aussi aberrant d’y croire que de ne pas y croire ou d’hésiter à y croire. Son existence n’aurait pas à être l’objet de débats. Sinon, ce serait un peu comme s’interroger sur l’existence de « bxgzgktl » (mot inventé). Il est bien sûr légitime de se demander si un être hypothétique, comme le Père Noël, existe. Mais c’est uniquement parce que cet être est envisageable d’un point de vue conceptuel. Dans son cas, on pourrait mettre en avant, par exemple, l’improbabilité qu’il puisse descendre dans toutes les cheminées en une seule nuit pour récuser son existence. À propos de Dieu, ce type d’interrogation tournerait à vide.
The Problem With God
The Problem with God. Why atheists, true believers, and even agnostics must all be wrong, Peter Steinberger, Columbia University Press, 2013, 216 p., 16 €.