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Venant du grec « trauma » qui signifie blessure physique, le mot « traumatisme » a désigné ensuite la blessure psychologique et, dans un troisième temps, la cause de la blessure. Les médecins militaires ont de tout temps décrit les troubles mentaux touchant les soldats, sous la forme d’une apparente pathologie cardiaque (« cœur du soldat ») associée à une peur intense, des tremblements, des paralysies… La clinique des états post-traumatiques s’affine pour aboutir en 1980, dans les suites de la guerre du Vietnam et sous la pression des mouvements féministes, à l’adoption, dans la troisième version du DSM, d’une entité diagnostique appelée « syndrome de stress post-traumatique ».
Répercussions au quotidien
Les réactions de stress sont des manifestations normales, physiologiques, d’adaptation à l’événement qui surgit. Lorsque ces réactions sont inadaptées, on parle de stress dépassé : sidération, automatisme, fuite, agitation.
De nombreux symptômes peuvent persister durant le premier mois suivant l’événement traumatisant : souvenirs envahissants, rêves ou cauchemars répétitifs, flash-back, détresse psychique si quelque chose évoque un aspect de l’événement ; il peut y avoir aussi l’incapacité persistante à éprouver des émotions positives, une perception altérée de la réalité ou de soi-même, l’amnésie d’un aspect important de l’événement, mais aussi l’évitement des souvenirs qui y sont associés, l’insomnie, l’irritabilité, des difficultés de concentration, des réactions de sursaut exagérées. Lorsqu’un certain nombre d’entre eux sont présents, on parle de « trouble de stress aigu ».
La persistance ou l’apparition de plusieurs de ces symptômes au-delà d’un mois permet de porter le diagnostic de trouble de stress posttraumatique (ou TSPT). Il est à noter que les symptômes requis sont nettement plus restreints dans la classification de l’Organisation mondiale de la santé (CIM-11) que dans celles de l’Association psychiatrique américaine (DSM-5). Les victimes peuvent être incapables de travailler, de s’occuper de leur famille, de se distraire, de lire… Elles restent bloquées dans un état d’hypervigilance, et sont passées d’un cerveau d’apprentissage (capacité à se concentrer, à explorer, à apprendre, à se développer) à un cerveau de survie qui ne laisse plus aucune ressource à la croissance personnelle. La honte, la colère, la culpabilité et le dégoût sont très fréquents. Certaines victimes peuvent avoir des souvenirs fragmentaires ou ne pas se rappeler certains aspects de leur traumatisme (amnésie dissociative).