Université : vers plus de culture générale ?

Un récent colloque a fait état des expériences de pluridisciplinarité dans les cursus universitaires. Il s'en dégage une volonté de promouvoir la culture générale, particulièrement dans les filières scientifiques.

Depuis 1992, les étudiants de première année de médecine suivent des cours de « sciences humaines », en complément d'un cursus scientifique et médical très chargé. A Tours par exemple, comme le souligne le professeur Bagros, cet enseignement de culture générale vise à faire prendre conscience aux étudiants et futurs médecins que le patient est une personne, que la mise à distance du corps humain ou l'impossibilité de communication peuvent être nuisibles. Bref, que la médecine n'est pas une pure technique. Mais c'est bien au-delà, dit le responsable de la cellule de formation générale de Tours, que se forge l'« utilité » d'une culture générale pour des scientifiques. C'est aussi dans le bonheur de continuer à lire de la littérature ou de s'intéresser à l'art, bref, d'être un homme complet.

Le professeur Bagros, comme une vingtaine d'autres universitaires, s'exprimait le 20 mai dernier dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, temple historique de la transmission et de la conservation du savoir universitaire en France. Ils venaient pour présenter des expériences pluridisciplinaires dans les cursus universitaires, lors du colloque organisé par la mission d'étude et de proposition sur la culture générale dans les formations universitaires. Celle-ci, composée de dix-huit scientifiques de renom, siège depuis 2001 sous la direction d'Alain Renaut, professeur de philosophie à Paris-IV, et doit en effet recenser les initiatives et fournir des orientations générales dans un rapport qui paraîtra à l'automne.