Jusqu’au début du XVe siècle, les Incas constituaient l’un des groupes qui peuplaient la vallée andine du Cuzco, dans l’actuel Pérou. Le fondateur mythique de la dynastie, Manco Capac, accompagné de ses sœurs, s’y était établi sur ordre du Soleil, père et protecteur du groupe. À une date que l’on peut situer autour de 1450, l’Inca Yupanqui remporte sur les Chancas, ennemis traditionnels des Incas, une bataille décisive qui ouvre aux Incas les terres situées au-delà de l’Apurimac. En quelques décennies, les armées de l’Inca soumettent les différents peuples de la cordillère des Andes ; elles atteignent le Pacifique, le sud de l’actuelle Colombie, le Chili central, et très probablement les rives du fleuve Madeira, en Amazonie brésilienne. Cuzco, la capitale de cet immense empire, est incontestablement « le nombril du monde ».
En montant sur le trône, l’Inca Yupanqui prend le nom de Pachacuti, « celui qui ébranle le monde ». Son règne est marqué par des transformations essentielles comme l’extension du réseau routier, le renforcement des hiérarchies, la redistribution des terres autour de la capitale, l’implantation de colonies militaires aux frontières du territoire, ainsi que la reconstruction et l’embellissement de Coricancha. Ce Temple du Soleil, au cœur de Cuzco, était le fondement politique et religieux d’un empire immense.