Vers une démocratie participative ?

Mondialisation, OGM, insécurité... autant d'enjeux de société mis en débat. Une réalité dans laquelle d'aucuns voient l'affirmation d'une démocratie plus délibérative que représentative.

Faut-il interdire les OGM ? Comment réguler la mondialisation ? Pour ou contre les fonds de pension ? Faut-il enrayer l'étalement urbain ? Construire un troisième aéroport parisien ? Restreindre l'immigration ?...

On pourrait poursuivre la liste indéfiniment tant les questions qui agitent l'opinion publique sont nombreuses. Les unes sont anciennes ou récurrentes (égalité entre les hommes et les femmes, par exemple), les autres récentes ou passagères (Pacs). D'autres encore ont cristallisé l'attention avant de disparaître des préoccupations tant des médias que de l'opinion et des politiques. Qu'on songe aux débats autour de l'avortement et de la contraception (dans les années 1970-1980), de l'école privée (dans les années 1983-1984, suite au projet Savary) ou des privatisations (qui se sont finalement poursuivies sous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche), etc.

Cette mise en débat d'enjeux de société n'est certes pas nouvelle. Mais elle tend, semble-t-il, à s'intensifier avec la diversification des sujets débattus publiquement. A quoi s'ajoute l'élargissement des parties engagées dans le débat : des questions discutées jusqu'alors entre experts ou entre politiques le sont désormais avec la participation de citoyens ordinaires. Plusieurs facteurs viennent aussitôt à l'esprit pour expliquer cette double tendance. On pense au rôle des médias, aussi bien écrits qu'audiovisuels, dont la programmation offre justement des émissions sur des sujets de société de plus en plus diversifiés (« Ripostes » sur La Cinq, « Ça se discute » sur France 2, « Le téléphone sonne » sur France Inter...). On pense aussi aux sondages qui sollicitent régulièrement l'opinion des Français sur des sujets controversés. A défaut de susciter un débat, les sondages fournissent des arguments avant une éventuelle mise en agenda de l'action publique.