Prenez un chat. Donnez-lui une tâche à exécuter pour obtenir sa pitance, dans un dispositif expérimental : s’il y arrive facilement, il aura une bonne note. Mais si – par malheur – il comprend ce que vous voulez de lui, alors il arrêtera tout tout de suite. Les chats n’aiment pas qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire… Conseil des chercheurs en psychologie animale : « N’utilisez pas de chats. Ils foutent les données en l’air ! »
Voilà le genre d’histoire qui ravit la philosophe liégeoise Vinciane Despret, car elle est au cœur de ce qui fait sa malicieuse posture alimentée par une passion : celle des animaux, des gens qui les observent et de tout ce qu’il se passe entre eux. Comment en arrive-t-on à de telles réflexions ?
Selon elle, c’est simple. Licenciée de philosophie en 1983, Despret affronte le spectre du chômage, et songe à poursuivre des études de psychologie. Ce qu’elle fera quelques années après. Entre-temps, elle a rencontré le psychiatre Jean-Marie Lemaire qui devient son compagnon, opté pour la maternité, et appris avec lui une sage maxime : la recherche d’une solution est souvent plus intéressante que la solution elle-même.