Blanche ne rigole jamais. L’ado de 13 ans relate le harcèlement entre collégiens dans un court essai illustré par le dessinateur Sabadel. En classe, elle se sent comme une étrangère. Personne ne la salue, ne lui parle. Bousculades et moqueries sont le lot quotidien, sous le regard aveugle des adultes. « J’ai envie de la bouger ! », dit Agnès. Page blanche, comme un silence pudique pour illustrer la violence physique avant que l’auteure reprenne : « Le cartable ouvert en vrac, je me dirige le dos en compote vers le prochain cours. Une main posée sur mon ventre. Des gouttes font la course sur mes joues. Il n’y a personne pour les voir. » Maltraitée par ses camarades, Blanche sombre dans la dépression. Une professeure avertie lui redonnera confiance : elle n’est pas le monstre que décrivent ses camarades, mais l’élève intelligente que tout enseignant aimerait avoir en classe.
Blanche Martire, Et il me dit : « Pourquoi tu rigoles jamais Blanche ? », Fabert, 2015.