Viols en temps de guerre

Viols en temps de guerre.
 Raphaëlle Branche et Fabrice Virgili (dir.), Payot, 2011, 
268 p., 20 €.

Le sujet est rarement traité : le voile d’ignorance dont on préférait souvent l’entourer commence à peine à se déchirer. Le viol a toujours été un acte condamnable en temps de paix. Les guerres, elles, anciennes comme récentes, ont rarement évité que ce crime, élevé parfois au rang de système, se déploie en toute impunité. Quelles raisons peut-on donner à ces déchaînements de sévices sexuels militairement injustifiables  ?

Raphaëlle Branche et Fabrice Virgili soulignent à quel point la motivation banale du viol (la satisfaction d’une pulsion sexuelle) semble s’effacer en temps de guerre : explosion de haine raciale ou ethnique, désir de vengeance, humiliation indirecte de l’ennemi et, au pire, plan délibéré destiné à terroriser la population, voire à la faire fuir. C’est pourquoi ils ont invité les auteurs de ce volume à traiter divers contextes de viols de guerre et à les analyser au-delà de ce qui les relie, à savoir que le viol n’est pas une agression comme une autre : perpétré à 99 % par des hommes contre des femmes, il s’inscrit au sommet des actes de domination d’un sexe sur l’autre.