La phobie, du grec phobos (crainte), est une peur persistante, excessive, invalidante d’un objet (parfois un animal) ou d’une situation (par exemple, se trouver dans une foule) qui déclenche la terreur. Phénomène banal, elle devient pathologique lorsqu’elle limite la vie quotidienne et le bien-être. La psychiatrie a commencé par en décrire certaines à la fin du XIXe siècle : agoraphobie (1871), claustrophobie (1879), éreutophobie (peur de rougir, 1896). Sigmund Freud (1895) et Pierre Janet (1903) ont édifié des théories psychologiques de leurs origines. Puis les classifications (DSM et CIM) les ont définies, et classées dans les « Troubles anxieux ».
Le mécanisme de la phobie
1) Rencontre avec un objet ou une situation qui déclenche une première panique (par exemple, un serpent).
2) Peur excessive de l’objet ou de la situation en dehors de la rencontre (« vécus en pensée », imaginés ; « si je pense à un serpent, je ressens de la terreur, même si je ne le vois pas devant moi »).
3) Réaction d’angoisse massive en cas de rencontre : « Mon cœur bat terriblement, je tremble, j’ai la tête qui tourne, le sol se dérobe sous moi, je vais m’évanouir… J’ai très peur. »
4) Évitement ou fuite (j’évite les lieux, les livres, les films où il y a des serpents).
5) Après la rencontre ou l’évitement, il reste des souvenirs de l’angoisse, des sentiments de dévalorisation, de honte, de vulnérabilité.
6) Protection grâce à des personnes (« objet contraphobique ») ou confrontation (fuite en avant) avec hyperactivité, voire affrontement délibéré (défi).
Les phobies sont regroupées en trois catégories (DSM-IV) :
• l’agoraphobie est la peur des endroits ou des situations d’où il serait difficile de s‘échapper ou de trouver du secours en cas de panique : foule, magasins, lieux ouverts… ;