«Accueillons les langues des élèves migrants» Trois questions à Anne-Sophie Cayet

Comment aider l’école à mieux inclure les élèves allophones migrants ? La chercheuse Anne-Sophie Cayet a présenté au festival « Allez Savoir ! » ses ateliers d’inspiration philosophique.

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Votre thèse était une recherche-action menée avec des adolescents allophones, basée sur des ateliers philosophiques. Pourquoi avoir pris cette direction ?

Tout repose sur mon expérience pendant dix années d’enseignante de français dans le secondaire avec des adolescents migrants. Ces élèves allophones 1 étaient accueillis dans ce qu’on appelle aujourd’hui les UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants). L’institution leur demandait d’intégrer le système scolaire classique en moins de douze mois, en se focalisant sur les disciplines scolaires. Or j’ai constaté une grande souffrance chez ces élèves, qui sont dans des situations personnelles souvent compliquées, sans parler des traumatismes subis. De mon côté, j’étais en difficulté sur le plan didactique. L’inclusion, c’est-à-dire l’adaptation de l’institution à la réalité de ces jeunes, existe dans les textes mais n’est pas effective. Ma thèse a consisté à faire le choix d’une approche pédagogique interculturelle, en accueillant notamment les langues de ces élèves.