Addiction sexuelle : quelles approches thérapeutiques ?

Menée par des sexologues, la thérapie sexofonctionnelle peut être proposée en première intention pour soigner l’addiction sexuelle. Elle prend pour objet le fonctionnement sexuel de l’individu dans sa totalité (la relation de couple, le ressenti physiologique pendant l’acte sexuel, les représentations cognitives…) afin de permettre à ce dernier de le comprendre et d’agir sur différentes étapes du cercle vicieux.

Les groupes d’autoaide ont également montré leur efficacité. Ils fonctionnent sur le même principe que les Alcooliques anonymes, sauf qu’il n’est généralement pas demandé une abstinence sexuelle totale. Selon les Sexoliques anonymes (www.sexoliquesanonymes.eu ; www.dasafrance.fr), « la seule condition pour devenir membre est le désir d’arrêter de s’adonner à la luxure et devenir sobre sexuellement ». Il s’agira donc d’arrêter la luxure et non la sexualité ; et de promouvoir la sobriété qui correspond à un usage modéré du comportement sexuel.

Les thérapies émotionnelles cognitives et comportementales sont également appropriées dans la prise en charge de ce type de trouble. Elles consistent en un travail sur soi, ses propres émotions, cognitions et comportements en lien avec les obsessions et compulsions sexuelles, afin d’apprendre à les contrôler.

Enfin, deux catégories de médicaments sont principalement utilisées dans la prise en charge des patients souffrant d’addiction sexuelle : les antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) et les traitements hormonaux, visant quant à eux la réduction des pulsions sexuelles.

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• L’Addiction sexuelles. Idées reçues sur une souffrance méconnue
Quentin Debray, Pascal de Sutter, Thierry H. Pham et Patrice Louville, Le Cavalier bleu, 2013.
• « Current concepts in the pharmacotherapy of paraphilias »
Federico Garcia et Florence Thibaut, Drugs, vol. LXXI, n° 6, avril 2011.
• « Addiction sexuelle »
Jean Tignol, in Philippe Brenot (dir.), Dictionnaire de la sexualité humaine, L’Esprit du temps, 2004.