Depuis les années 1990 sont désignés comme « addictions » des actes répétitifs qui procurent du plaisir mais sont marqués par la dépendance à un produit ou à une situation. Les conduites addictives avec substance (alcool, tabac, drogues, sexuelle) ou sans (addiction aux jeux, à Internet, aux achats) sont entrées dans le vocabulaire médical, psychologique et social.
Actuellement, c’est davantage l’intensité de la conduite que l’on tente de saisir pour rendre compte du processus addictif. C’est dans ce sens que le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V), traduit et publié en français en 2015, s’inscrit. En effet, les notions d’abus et de dépendance ont disparu pour laisser place à la notion de troubles plus ou moins marqués, liés ou non à une substance.
Les recherches actuelles en psychologie portent notamment sur la régulation émotionnelle : le risque de développer une dépendance est en effet plus élevé chez les personnes qui présentent des troubles de l’humeur ou des troubles anxieux, ainsi qu’un niveau élevé d’alexithymie (difficulté à reconnaître et exprimer ses émotions). Étudier la façon dont les personnes ressentent, identifient, expriment leurs émotions et tentent de les réguler doit permettre de les aider à trouver des ressources psychologiques pour y faire face (encadré ci-dessous).
Toutefois, la personnalité reste un facteur de vulnérabilité fort étudié. Il n’existe pas forcément un profil de personne à risque : on considère plutôt que les facteurs de personnalité s’inscrivent sur un continuum allant du normal au pathologique. Il en va ainsi de l’impulsivité, par exemple. La littérature internationale confirme globalement son lien avec les problématiques addictives, selon des mécanismes psychologiques qui restent à cerner.