De nos jours, en France, il est de bon ton de vilipender l’entreprise Amazon, symbole d’une économie capitaliste qui se soucierait aussi peu des travailleurs que du tissu social dans lequel elle s’implante. En exploitant ses employés et en écrasant la concurrence, elle illustrerait parfaitement les travers de l’économie ultralibérale. Pour éviter ces écueils, certains réclament une économie davantage contrôlée par l’État, où l’organisation du commerce serait mise au service du plus grand nombre. Mais, pour les deux auteurs de ce livre, bien que critiques eux aussi d’Amazon et des entreprises comme Walmart, qui est très bien implantée aux États-Unis, cette vision passe à côté de ce qui fait la spécificité de ces firmes. Selon eux, le succès d’Amazon et de Walmart, loin d’illustrer la froide efficacité de l’économie de marché, démontre au contraire les mérites de l’économie planifiée. De manière un peu provocatrice, ils écrivent même que Walmart, par son mode de fonctionnement, s’inspire – sans s’en rendre compte – des principes planificateurs des régimes communistes, d’où le titre ironique de leur ouvrage.