Quel magazine n’a jamais arboré quelque titre du genre « Pourquoi l’école va mal » ou « Pourquoi la France a peur » ? Mais est-on sûr que l’école va vraiment mal ou que la France a vraiment peur ? En fait, non. C’est ce que l’on appelle un présupposé, et le cas appartient à la grande famille des procédés qui émaillent les textes et discours produits par les médias, les publicitaires, les autorités politiques, les organisations de toute sorte, les orateurs publics, etc. Analyser ces figures n’exige pas de sonder le cœur ou l’âme des auteurs, s’ils en ont une, ni de mettre à jour leurs intentions. Ce n’est pas non plus tenter de mesurer l’effet produit sur le lecteur ou l’auditeur. Non, c’est plus simplement observer un texte avec le même soin qu’on met à déchiffrer un paysage afin d’en comprendre la genèse et l’architecture. Bien sûr, tout n’est pas aussi intéressant : il s’agit surtout de donner à voir ce qui n’apparaît pas au premier coup d’œil, un peu comme le détail enfoui dans un tableau.
Analyser les discours institutionnels
Analyser les discours institutionnels . Alice Krieg-Planque , Armand Colin, 2012, 238 p., 17,60 €.