L’année dernière, plus de 800 000 nouvelles entreprises ont été créées en France. « Un nouveau record de créations d’entreprises en 2020 malgré la crise sanitaire », d’après l’Insee. Mais est-ce vraiment un signe de bonne santé économique ? Aucunement, selon la chercheure en économie au CNRS Nadine Levratto, qui s’inquiète de l’explosion d’un entreprenariat de nécessité. Elle pointe le fait que ces nouvelles créations concernent avant tout des microentreprises (65 % des créations totales), en particulier dans le secteur du transport. « On crée juste des working poors », écrit-elle sur Twitter. Le statut de microentreprise est en effet très attractif pour les salariés, retraités ou chômeurs ayant besoin de compléter leurs revenus en travaillant de manière indépendante : les formalités administratives sont minimes et le risque faible, puisque les autoentrepreneurs n’ont d’obligations fiscales que s’ils gagnent de l’argent.