Avoir la «niaque», savoir la cultiver

Dans un livre devenu best-seller aux États-Unis, la psychologue Angela Duckworth nous expose sa vision de L’Art de la niaque (2016). Plus important que le talent, la ténacité serait, selon elle, synonyme de réussite tant professionnelle que personnelle.

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« Accroche-toi », « Fais-toi confiance », « Va jusqu’au bout »…, des injonctions qu’on entend souvent dans le monde du travail. Si certains d’entre nous sont tout naturellement dotés d’un caractère persévérant, d’autres se laissent facilement déstabiliser par le premier obstacle venu. Et souvent dans ces situations, l’échec finit inévitablement par se pointer à un moment ou un autre. La « niaque », Angela Duckworth en a fait son cheval de bataille. Dans son Character Lab (littéralement labo du caractère), elle entend enseigner comment cultiver sa niaque pour s’épanouir dans son travail ou ses loisirs. Avec cette approche stimulante, dans la mouvance de la psychologie positive, A. Duckworth a séduit un large public outre-Atlantique. Même si l’assise scientifique de ses affirmations fait débat, ses travaux ont le mérite de mettre l’accent sur un phénomène psychologique nouveau dans l’étude des processus de motivation. Cette idée de travailler sur la niaque lui est venue lorsqu’elle était professeure des écoles. Elle enseignait alors les maths à des collégiens et fut surprise par le fait que certains de ses élèves les plus intelligents peinaient à réussir des exercices, là où d’autres, a priori moins intelligents mais plus travailleurs, les surmontaient avec bravoure. Elle s’est donc questionnée sur les facteurs à l’origine de la réussite. Ses études de psychologie l’ont amenée à mener des recherches auprès de candidats à l’entrée de la célèbre école militaire de West Point, auprès de professeurs débutants affectés dans des quartiers difficiles ou encore auprès de commerciaux vendeurs de résidences secondaires. À chaque fois, elle a tenté d’évaluer quel profil de personnalité réussissait le mieux dans ces tâches. Quels militaires iraient jusqu’au bout de leur formation, quels profs garderaient leur poste dans ce type d’environnement éprouvant, quels commerciaux vendraient le plus de logements. Et dans chaque situation, un indicateur de personnalité semblait se détacher des autres : la pugnacité. C’est ce trait de caractère qui était le plus à même d’expliquer la réussite, bien davantage que l’intelligence, l’extraversion, la maîtrise des émotions ou encore la conscience professionnelle.