Barre à droite toute

Ecofascismes, Antoine Dubiau, Grévis, 2022, 216 p., 10 €.

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En France, l’écologie politique est aujourd’hui, selon Antoine Dubiau, menacée par un double transfert d’idées qu’il qualifie, d’un côté, de « fascisation de l’écologie », et de l’autre, « d’écologisation du fascisme ». Au lendemain de Mai 68, l’écologie politique s’est ancrée résolument à gauche, mêlant enjeux climatiques, esprit libertaire et marxisme. Mais, plus récemment, des idées empruntées à la droite seraient venues influencer l’écologie : une angoisse malthusienne de surpopulation à l’échelle planétaire, un fantasme collapsologique simpliste, une lecture spiritualiste prédisant la fin de la civilisation. Ainsi voit-on des groupes survivalistes défendre une vision guerrière de la postapocalypse, et des projets d’écologie autoritaire en appelant à une dictature d’experts tournée contre des citoyens supposés incapables de contrôler leurs appétits consuméristes. Enfin, la décroissance théorisée par André Gorz, projet démocratique de sortie du capitalisme, serait, selon l’auteur, concurrencée par une décroissance spiritualiste et antimoderne, comme chez les adeptes de Pierre Rabhi.