1 - Bouger pour se concentrer
Une activité physique régulière permet de sentir mieux dans sa peau, d’être moins stressé et plus détendu. En outre, elle participerait aussi à améliorer la motivation des élèves, leurs performances cognitives et leur créativité. Le réveil du corps met en éveil le cerveau ! En cause, la capacité du système nerveux à modifier son organisation en fonction de ses sollicitations. Des études animales ont notamment montré que l’activité physique stimulait la neurogenèse (formation de nouveaux neurones), la synaptogenèse (formation de nouvelles connexions neuronales) et la libération de neurotrophines, des molécules impliquées dans la survie des neurones 1. Déjà dans les années 1970, le médecin américain Paul Dennison avait inventé une forme de gymnastique cérébrale, la brain gym, un ensemble de 26 mouvements simples qui permettent d’améliorer la concentration, l’habileté manuelle et la mémoire. Le cross crawl (mouvements croisés) par exemple consiste à toucher avec son coude droit son genou gauche, puis avec son coude gauche le genou droit. Le fait de répéter ces mouvements pendant quelques minutes permettrait de favoriser la circulation des informations entre l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche et ainsi d’améliorer l’attention. Les mouvements corporels participeraient donc à mettre en mouvement le cerveau. Les psychologues Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, auteures de Apprendre autrement avec la pédagogie positive (2013), conseillent aux parents et enseignants de faire des « pauses kinesthésiques » pendant les phases d’apprentissages, de laisser les enfants se défouler dehors pendant quelques minutes, avant de les remettre au travail. Différentes études ont montré que des pauses de 15 à 20 minutes d’exercices physiques entre les cours permettaient d’améliorer l’attention et la mémorisation des élèves. Selon une étude écossaise, une activité physique modérée semble produire plus d’effets qu’une activité physique intense 2. En effet, un effort physique important provoque une forte libération d’hormones susceptibles de perturber la concentration. L’idéal, selon les chercheurs, est de fournir un effort à son propre rythme. Certains établissements, à l’image de l’école Anne-Frank de Chalon-sur-Saône, ont tenté d’intégrer ces enseignements en équipant les classes de vélos-bureaux et en remplaçant les chaises par des ballons sauteurs. Mais ce n’est pas forcément pendant la tâche que l’exercice se révèle être le plus efficace. Selon une méta-analyse américaine 3, l’effet de l’exercice physique sur les apprentissages devient le plus prégnant environ 20 minutes après l’effort. En effet, le fait de produire un effort physique mobilise en lui-même des ressources attentionnelles ce qui explique la moindre efficacité pendant la tâche. Les chercheurs ont ainsi montré que le fait de pédaler sur un vélo permettait d’améliorer les performances cognitives légèrement pendant la tâche, mais bien davantage encore après un retour au calme.