C’est acquis, la Terre chauffe. Qui est coupable ? Deux réponses possibles : l’humanité entière ou les riches qui seuls détruiraient la planète. La première thèse fédère autour du concept d’Anthropocène. Elle repose sur le postulat que l’espèce humaine agit dans son ensemble comme un agent géologique majeur depuis qu’elle maîtrise les énergies fossiles. La seconde théorie, inspirée du marxisme, souligne que nous ne sommes pas égaux en responsabilité : l’essentiel des gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement, a été émis par les pays développés au 20e siècle. Et cela a commencé par l’Angleterre du 19e siècle, où les élites se sont servi du charbon pour asservir les travailleurs et les colonisés, rappelle Andreas Malm. Or l’Afrique, l’Inde et l’Asie du Sud-Est, qui n’ont pas bénéficié des gains de l’industrialisation, sont les plus vulnérables aux effets du réchauffement. Il convient dès lors, argumentent Raj Patel et Jason Moore, d’incriminer le capitalisme et non l’humanité comme origine du dérèglement climatique. Sur ces bases, tous ces historiens campent une histoire convaincante du Capitalocène, le développement d’un capitalisme destructeur de l’environnement car le surexploitant dans sa quête de profits sans limite.
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