Catastrophes annoncées

La Nostalgie de l’occupation
. Peut-on encore se rebeller contre les nouvelles formes d’asservissement ?
. Bertrand Méheust, Les Empêcheurs de penser en rond/
La Découverte, 2012, 214 p., 14 €.
L’Avenir de l’économie
. Sortir de l’écomystification
. Jean-Pierre Dupuy
, Flammarion, 2012, 291 p., 21 €.

Que peuvent les sciences économiques et, peut-être, les experts en général, contre les menaces graves qui pèsent sur l’avenir de notre planète. Selon Bertrand Méheust, historien, métapsychologue, et Jean-Pierre Dupuy, philosophe, la réponse est : « pas grand-chose », à moins d’un changement profond dans les idées et des pouvoirs qui gouvernent la marche des sociétés développées.

B. Méheust prend pour point de départ de sa réflexion la trouble fascination actuelle pour la Seconde Guerre mondiale. D’où son titre. Période terrible certes, mais également période d’intensité et de solidarité perdues où l’ennemi, quoiqu’implacable, agissait au grand jour, en uniforme. Aujourd’hui, selon lui, c’est à une autre forme d’asservissement, douce et légale, mais insidieuse que nous sommes confrontés. Celle-ci nous dissimule les effets à long terme d’une dynamique civilisationnelle menant à une catastrophe encore plus vaste : le biocide, c’est-à-dire la destruction de notre environnement par une exploitation croissante des ressources, dont les conséquences deviennent irréversibles. Pourquoi ne le voyons-nous pas ?