Moins de voitures sur les trottoirs et un nouveau terrain de jeux… En 1979, la ville alsacienne Schiltigheim (30 000 habitants) créait un des premiers conseils municipaux des enfants. Ils y réfléchissaient à leur vie quotidienne et proposaient des projets. Relayée par la presse nationale de l’époque, l’expérience est souvent considérée comme l’acte I d’une idée neuve : faire des enfants des acteurs à part entière de la vie démocratique. L’idée est pourtant plus ancienne, comme le soulignait l’historien Michel Koebel dans sa thèse sur les conseils de jeunes en Alsace (1997). Dès 1944, un membre du gouvernement provisoire d’Alger proposait un « Parlement de jeunes et de Conseils généraux et Conseils municipaux des jeunes » ; dans les années 1960, des expériences se développent timidement comme à Sedan ou Saint-Lô. On trouve aussi des tentatives dans l’éducation, avec les assemblées d’orphelins recueillis par Janusz Korczak, les conseils de coopération proposés par Célestin Freinet ou les expériences de conseils de classe coopératifs de Fernand Oury.