En mars 2020, une semaine après le début du premier confinement lié à la pandémie de covid-19, le ministère de l’Intérieur relevait une hausse significative des signalements de violences conjugales en France. L’augmentation la plus forte, enregistrée dans la capitale, atteignait 36 % par rapport à la semaine précédente. Le confinement du printemps 2020 a ainsi remis sur le devant de la scène le phénomène des violences conjugales, les victimes se retrouvant, dans le huis clos des foyers, dans un face-à-face permanent avec leur agresseur. Les violences conjugales ne forment néanmoins que l’une des pièces du vaste continuum dans lequel s’inscrivent les violences envers les femmes, dans la sphère privée, professionnelle, en ligne, dans l’espace public : comportements sexistes, harcèlement sexuel, agressions, viols, féminicides (chiffres clés ci-dessous)…
Les violences envers les femmes en France
● 102 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire de vie en 2020 (contre 146 en 2019).
● 94 000 : nombre estimé de femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de viol et/ou de tentatives de viol, en moyenne, au cours d’une année.
● 213 000 : nombre estimé de femmes âgées de 18 ans à 75 ans victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, en moyenne, au cours d’une année.
● Seules 12 % des victimes de viol et/ou de tentative de viol portent plainte à la suite des faits.
● 55 % des Françaises déclarent avoir été confrontées à au moins une forme de violence sexiste ou sexuelle au travail (avances, gestes, propos obscènes…) au cours de leur carrière.
● 81 % des femmes ont déjà été confrontées, au cours de leur vie, à au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle (attouchements, exhibitionnisme, sifflements, regards insistants…) dans la rue ou les transports en commun.
Sources
• Enquête « Cadre de vie et sécurité », Insee, 2019.
• « Les Françaises et le harcèlement dans les lieux publics », Ifop, 2018.
• « #MeToo, deux ans après… », étude Ifop pour la fondation Jean-Jaurès et la FEPS, 2019.
Des facteurs individuels...
Dans plus de la moitié des cas de morts violentes au sein du couple recensés en 2020, la présence d’au moins une substance (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes…) susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime était constatée au moment des faits 1. Les principaux mobiles identifiés – la dispute ou le refus du conjoint de se séparer de sa conjointe – sont « avant tout révélateurs d’une volonté d’emprise et de contrôle de l’auteur sur sa partenaire », pointe la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences (Miprof).