Les mathématiques ne sont pas le point fort des élèves français, si l’on en croit les derniers classements internationaux (Pisa, Timss). Le livre de Marc-Olivier Roux, psychologue et pédagogue, pourrait donc s’avérer utile. L’auteur pratique la remédiation en mathématiques auprès d’enfants et d’adolescents dans un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) et s’appuie de nombreuses observations cliniques, ainsi que sur des références théoriques variées. Quelles sont les sources des difficultés en mathématiques ? Pour tenter de répondre, M. O. Roux croise les approches. Dans la foulée des psychanalystes, il en appelle au poids du symbolique : « À l’énoncé d’un problème, on se sent agressé, abattu, incomplet ». Tout comme Freud, il relève les lapsus : « parallélodrame », « abysses » (abscisses), « infractions » (fractions). L’imaginaire et les émotions sont également liés, comme dans le cas de Lionel, qui préfère trier les objets par deux plutôt que par forme, car il est focalisé sur la relation duelle, que ce soit avec sa mère ou avec le praticien. L’auteur réhabilite certaines idées de Jean Piaget. On retrouvera en particulier l’évolution des apprentissages mathématiques par paliers. Les approches neuropsychologiques et cognitives ne sont pas en reste. Pour M. O. Roux, « toutes les fonctions cognitives sont mobilisées pour les raisonnements mathématiques » : visuospatiales, langagières, mnésiques, attentionnelles. N’importe quel trouble de l’ordre des « dys » (dyslexie, dyspraxie, etc.) peut donc affecter leur apprentissage.