Notre société s’inquiète de la disparition des espèces et de la réduction de la biodiversité. Mais en quoi cette évolution du vivant est-elle un vrai problème ? Nous avons certes un attachement aux multiples formes de la faune et de la flore. De plus, pour notre survie, nous dépendons globalement de la leur. Pour autant, nous n’avons pas besoin de sauver toutes les espèces vivantes, ni nécessité de maintenir la biodiversité à son niveau actuel. Quel intérêt y a-t-il donc à vouloir sauver le maximum d’espèces et à vouloir maintenir à tout prix la biodiversité telle qu’elle est de nos jours, voire de rétablir son niveau passé ? C’est la question que pose Emma Marris dans ce livre. Cette journaliste scientifique avait déjà publié un livre remarqué, Rambunctious Garden. Saving Nature in a Post-Wild World (2011), où elle montrait que l’idée de préserver une nature vierge n’a pas de sens, dans la mesure où, partout sur Terre, les espaces naturels portent déjà les marques irrémédiables de l’activité humaine. Dans ce nouveau livre, elle enfonce le clou en montrant les problèmes que pose l’actuel idéal de conservation.