De l'art de communiquer à celui du changement

Dans nos relations à autrui, nous avons tendance à réagir selon des schémas de comportement figés. Grâce à l’AT ou à la PNL, on pourrait se libérer de ces schémas et changer en profondeur. Mais comment s’y prendre ? Et avec quels résultats ?

Que dites-vous après avoir dit bonjour ? C’est le titre que donne Éric Berne à un de ses livres phare. É. Berne est le fondateur de l’« analyse transactionnelle ». Derrière ce nom bizarre un constat tout simple. Après avoir dit bonjour, admettons que vous engagiez un échange avec votre interlocuteur : votre compagne ou compagnon, un ami, un collègue, etc. Au-delà du message explicite de l’échange, chacun va adopter une posture particulière. « Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ? – Je ne sais pas encore. – Boire un café déjà. – Non, j’ai du travail moi… Et je préfère attaquer tout de suite. »

Votre interlocuteur implicitement, vient de vous délivrer un message moral : « Regarde ce que je fais », « prends exemple ». À cette posture de donneur de leçons vous pouvez réagir de différentes façons : la culpabilité, (« il a raison, je devrais faire comme lui ») ou le rejet (« laisse-moi tranquille, je fais ce que je veux ! »).

É. Berne va analyser les postures (implicites) entre interlocuteurs à partir de trois rôles caractéristiques : « l’enfant », « le parent », « l’adulte ». Attention, cela n’a rien à voir avec l’âge et le statut réel. Dans un couple, deux adultes peuvent se comporter l’un en « enfant » et l’autre en « parent » ; et dans les cours d’écoles, il y a des enfants leader qui se posent en « parent » vis-à-vis de leurs camarades.

La posture de parent correspond à une attitude d’autorité ou de protection (« tu devrais faire ceci ou cela »), la posture d’enfant correspond à un état de soumission ou de rébellion (« tu m’embêtes, je fais ce que je veux ! »), la posture « adulte » se veut plus neutre et rationnelle (« merci pour le conseil, je vais y réfléchir »).

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Ces postures enfant-adulte-parent peuvent en principe varier selon les interlocuteurs ou selon le contenu de l’échange. Mais selon É. Berne, chacun a tendance à s’enfermer dans un « état du moi » assez figé. Dans les couples, qui mettent en relation deux adultes, il n’est pas rare que l’un se comporte en enfant et l’autre en parent ; quand les deux se comportent en parents ou enfants, cela dégénère vite en dispute.

La démarche de l’analyse transactionnelle (AT) se présente donc comme une grille d’analyse des relations interpersonnelles, et aussi une méthode d’intervention : elle est destinée à dénouer les problèmes de communication en famille ou au travail. Née au début des années 1960, elle a connu un essor important dans le cadre des « thérapies brèves » (par opposition à la psychanalyse dont É. Berne est un dissident). Si on admet que nous avons tous en nous un « enfant », un « adulte » ou un « parent » qui sommeille, alors l’AT devient un moyen de comprendre ses propres réactions face aux autres et au besoin les changer.